- défensif
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• XIVe; lat. médiév. defensivus, de defendereI ♦ Adj. Qui est fait pour la défense. Armes défensives. ⇒aussi dissuasif. Système défensif. Guerre défensive. Fig. « Sans doute l'expression du regard demeurait-elle trop fermée, presque défensive » (Romains) . — Adv. DÉFENSIVEMENT , 1834 . II ♦ N. f. Attitude de défense; disposition à se défendre sans attaquer.♢ (1690) Être, se tenir, rester sur la défensive : être prêt à répondre à toute attaque parce qu'on se sent à tort ou à raison menacé. ⇒ se méfier (cf. Être sur ses gardes, sur le qui-vive). « Je n'aurais pas été assez sot pour me tenir sur la défensive » (Rousseau).⊗ CONTR. Agressif, offensif. — Attaque, offense.défensif, iveadj. Fait pour la défense. Traité défensif. Armes défensives. Guerre défensive.⇒DÉFENSIF, IVE, adj. et subst.I.— AdjectifA.— [En parlant d'un moyen de défense] Qui est destiné à défendre contre une attaque. Anton. offensif. M. Lepic, d'une main défensive, le tient [son fils] encore à distance (RENARD, Poil carotte, 1894, p. 127). Courtauds, défensifs, à lames épaisses, j'ai aussi mes couteaux (COLETTE, Belles saisons, 1945, p. 260) :• 1. ... ces attaques avaient réussi, en grande partie, parce que sur ce terrain bouleversé où nous luttions avec acharnement depuis neuf mois, toutes les organisations défensives avaient à peu près disparu.JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 444.• 2. Les leucocytes réagissent pertinemment à l'offensive, ils ripostent par la production d'une substance défensive.J. ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, p. 150.— SP. [Dans un jeu coll.] Favoriser le recul et le regroupement défensif (J. MERCIER, Football, 1966, p. 64).SYNT. Front, système défensif; travaux défensifs; alliance, arme, bataille, force, guerre, position, réaction, situation défensive; offensif et défensif; défensif-offensif. Des mesures dites défensives-offensives (GIRAUDOUX, Guerre Troie, 1935, II, 5, p. 118).B.— [En parlant de l'attitude d'une personne ou d'un trait de son caractère] Qui se tient sur la réserve. L'attitude de la jeune fille était réservée, défensive (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 799) :• 3. Tu ne veux pas être vaincu, malmené, molesté. C'est l'amour-propre défensif et préventif, assez voisin de la fierté.AMIEL, Journal intime, 1866, p. 257.II.— SubstantifA.— Subst. fém.1. Attitude d'une personne ou d'une troupe qui s'organise en vue de la riposte à une attaque. Défensive passive; se mettre, rester, se tenir sur la défensive :• 4. Napoléon changea tous ses projets. Il résolut de rester sur la défensive en Italie et de prendre l'offensive en Allemagne.SAND, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 120.• 5. Sachant combien son adversaire était redoutable, le jeune duc se renfermait dans la défensive, parait les coups et n'en portait point.GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 419.2. Au fig. Quelque chose qui me déplut et me mit sur la défensive (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 39).B.— Subst. masc., rare, MÉD. Médicament topique appliqué sur une partie malade du corps. Nous vous appliquerons sur les reins le grand défensif (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 509).Rem. 1. Attesté au sens B par BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, GUÉRIN 1892 qui le signalent aussi, comme Ac. 1798 et LITTRÉ, en emploi adj. 2. On rencontre ds la docum. l'adv. défensivement. Dans une attitude défensive. Anton. offensivement. Nos armées s'organisaient défensivement (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 171). Comme une chatte qui flaire une attrape, elle [Mme Vernet] se tenait à distance, son bougeoir défensivement levé à la hauteur du menton (RENARD, Écorn., 1892, p. 90).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-i:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. XIVe s. [ms.] masc. « dispositif destiné à protéger les parties du corps sur lesquelles on l'applique » (Fragm. d'un liv. de médecine, ms. Berne, A 95, f° 3 r° ds GDF. Compl.) — 1598 (Joubert, ibid.); repris par Trév. 1732; 2. 1587 fém. se mettre sur la défensive (LANOUE, 610 ds LITTRÉ). B. 1. 1444 [ms.] « propre à la défense » bataille deffensive (HENRI DE GAUCHI, Trad. au gouv. des princ. de Gilles Colonne, Ars. 5062, f° 217 v° ds GDF. Compl.); 2. 1805 « qui manque d'ardeur à soutenir une cause » attitude defensive (COTTIN, Mathilde, t. 5, p. 20 : rangés autour de la princesse, ils se contentent de prendre une attitude défensive. En les voyant immobiles et disposés à éviter le combat, ...). Empr. au lat. médiév. defensivus « propre à la défense » ca 1270 ds LATHAM. Fréq. abs. littér. :543. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 378, b) 436; XXe s. : a) 353, b) 1 540.
défensif, ive [defɑ̃sif, iv] adj. et n. f.ÉTYM. XIVe; lat. médiéval defensivus, du supin de defendere.❖1 Adj. Qui est fait pour la défense. || Armes défensives : armure, bouclier, cuirasse… || Alliance défensive et offensive. || Moyens défensifs. — Fig. || Attitude, position défensive. ⇒ Hostile, passif; résistance.1 (…) la position défensive est antipathique au caractère français.Chateaubriand (cf. Attaquer, cit. 35).2 Sans doute l'expression du regard demeurait-elle trop fermée, presque défensive.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, p. 126.2 N. f. Littér. || Défensive : attitude de défense; disposition à se défendre sans attaquer.3 La défensive, après les épreuves des deux guerres mondiales, semble tout à fait condamnée (…)G. Duhamel, la Pesée des âmes, XII, p. 285.♦ ☑ (1690). Cour. Être, se tenir sur la défensive, prêt à répondre à toute attaque, sans attaquer soi-même. ⇒ Méfiant.4 Je n'aurais pas été assez sot pour me tenir sur la défensive; il m'était aisé de devenir agresseur sans même qu'il s'en aperçût, ou qu'il pût s'en garantir.Rousseau, les Confessions, XII.5 Il restait sur la défensive. Non qu'il craignît outre mesure les responsabilités; mais il avait une répugnance native de l'indiscrétion, et l'horreur de s'immiscer dans le privé des gens.Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 276.❖CONTR. Agressif, attaque, offensif. — Offensive.DÉR. Défensivement.
Encyclopédie Universelle. 2012.